Mon voyage en figuration critique
Dès mes premières sculptures, je me suis considéré comme un sculpteur qui a délibérément et complètement souscrit à la Figuration Critique.
Ces différentes sculptures figuratives ont été créées entre 1982 et 1996. Elles commencent par une série de têtes où l’accent est mis sur l’expression du visage, et ce qu’on peut deviner de l’individu qui se cache en arrière plan. Le mode d’expression est critique et frise souvent la caricature. Cette première série, je l’ai appelée, avec une pointe d’ironie: « Les petites gueules d’amour », ironique car les personnages sont parfois sinistres, et souvent antipathiques. L’influence des parlementaires de Daumier est évidente, mais on peut aussi penser aux expressions grimaçantes d’un certain Franz Xaver Messerschmidt
Tous les séries qui ont suivi ne sont que des recherches successives pour réussir à me libérer de cette double et célèbre paternité.
Des tentatives seront faites pour changer de format avec les bas-reliefs masculins, ou les Grosses Têtes…
ou en ajoutant un corps, plus ou moins bien défini Les compagnons de route, mais en essayant de garder toute la charge critique sur les visages
La série « Des Hommes et des Machines », viendra clore cette première période. L’introduction d’un contexte, avec quelques machines absurdes, faites avec des matériaux de récupération, sera une étape décisive dans l’évolution du sculpteur, et faisant glisser ses sculptures de la figuration vers l’art singulier.
Toutes ces sculptures figuratives ont été faites initialement avec le modelage de l’argile. Le résultat final a été laissé sous une forme brute ou parfois en terre cuite émaillée. Certaines pièces ont été traitées par la technique japonaise du raku. D’autres ont été reproduites en bronze par la technique de la cire perdue.
Deux autres séries peuvent être rattachées à cette série des sculptures figuratives : les séries Eros et Thanatos (l’amour et la mort)