Christian Noorbergen
Milo Dias, ou les mille et un jour de la création
Chamane jouissif régnant sur les pays éclairés de la grande rêverie, Milo Dias ignore parfaitement l’esprit de système. Ses trouvailles ludiques et plastiques, par grâce et magie, s’oxygènent au fil du temps et des lieux. Elles sont irrécupérables, irrévérencieuses, foldingues et décapantes. Son art est nomade, aventureux, sorcellatoire, rustique, et superbement déréalisant. Proche des cultures premières.
A un monde fabriqué, il répond par des salves d’inorganisation joyeusement transgressive, drolatique et de très festive inutilité. Au continent pesant de l’intellect occidental, il oppose, mine de rien, en toute humilité, et en tout ébahissement, ses îlots de formidable irrationalité. Ce grotesque joliment habité se moquera du sérieux jusqu’à la fin des temps…
A contre-courant, à contre-invention, les créations-créatures de Milo Dias, entre vie brève et folle santé, sont de savoureux pieds-de-nez à l’establishment artistique. L’art vit de ces braises chaudes.
« Texte écrit pour le numéro 164 de novembre-décembre 2020 d’Artension »